Yara Wallerstedt

Malgré l'étrangeté de ce dernier, le nom de Wallerstedt n'a pas su marquer les sept années que Yara a passé à Poudlard. La jeune femme ne fut pas l'une des filles populaires, ni l'une de celles que l'on repère. Dans la foule, elle parvenait à se dissimuler et passer inaperçue. L'ancienne gryffondor n'a jamais étonné ni démontré de grande capacités dans ses études. Loin d'être la première de la classe, elle n'en fut pas pour autant la dernière. Loin d'avoir des amis, elle n'en fut pourtant pas la fille moquée et rabaissée. C'est simple, même aux yeux des gens de sa classe, Yara n'a jamais existé et dans le fond, ce fut peut-être ça qui lui donna la possibilité d'avancer. Réussissant ses examens sans surprendre par de formidables résultats, il ne fut pas étonnant qu'on lui refuse l'accès aux concours d'auror et cela malgré une volonté surprenante de celle qui n'a jamais montré un quelconque désir de rejoindre le gouvernement. Dans son esprit de jeune adolescente, elle s'était dit qu'il lui suffirait de montrer de l'envie pour être acceptée et intégrée. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et sa carrière s'arrêta là.

Réellement ? Non, pas vraiment, simplement officiellement. Vous savez, la volonté est une chose importante, si forte qu'elle peut pousser les gens dans leurs retranchements. Yara a supplié, s'est agenouillée devant les plus grands. Si elle n'est pas auror, qu'elle meurt sur le champ et derrière la froideur du visage de ses interlocuteurs, ce fut cela qui lui permit de rejoindre les rangs. Bien entendu, pas à côté de ceux qui se prétendaient être les sauveurs les plus célèbres, mais dans l'ombre. La capacité de la blonde à passer inaperçue est devenu son salut. L'aube noire recrute et il n'a pas été difficile pour elle de se faire passer pour une femme en quête de liberté et de pouvoir. Les questions posées à son entourage ont suffi à prouver son innocence ; effectivement, pour beaucoup, elle n'est rien, si ce n'est une incapable ou un être semblable à mille autres. Jouant franc jeu en apparence, elle a confessé sa tentative d'entrer au ministère et son refus, sans pour autant avouer le fait qu'ils l'aient rappelée. Les seules personnes au courant de son implication au ministère de la magie anglais se comptent sur le bout des doigts, ce qui ne l'empêche pas de risquer sa vie pour eux.

La jeune élève discrète et banale est devenue, en quelques années, un des espions les plus compétant du pays. Oui, elle, la solitaire, en est venue à se faire des amis, se faisant remarquer dans l'aube pour ses talents et dans le ministère pour ses informations. Malgré le danger, elle ne recule devant rien pour prouver qu'elle est une bonne auror, même si cela veut dire manipuler ceux qui pensent compter pour elle. Aux yeux de Yara, tout se doit d'être réfléchi. Ses connaissances sont des couvertures, ses alliés des êtres à trahir. Malgré sa haine de l'aube noire, ses sentiments pour, ce qui devait être, des attaches superficielles, se font pourtant plus véridiques et elle se perd petit à petit, se mettant alors à dissimuler des informations et des noms. Tiraillée entre ses amitiés et ce travail qui la passionne, mais également entre son rôle d'auror et cette couverture de fille perdue, Yara en vient à regretter le temps où personne n'était apte à se souvenir de son prénom.