Violette Dubreuil

Violette est née à travers les effluves de parfum. Bien qu'elle porte le prénom de son ancêtre et de l'identité même de sa famille, elle se détache pourtant très rapidement de cette lignée qui voudrait qu'elle suive leurs pas. Mais être un modèle, être une copie conforme de ses aïeux, ce n'est pas pour elle. Violette rêve d'aventures, de pouvoir et de détachement, qu'importe les traditions et ce que l'on tente de lui imposer. Elle, ce qu'elle veut, c'est être libre et bien qu'elle rejette les legs du passé, elle veut pourtant être indépendante en suivant les traces de ses parents. Depuis sa plus jeune enfance, elle le sait, elle créera des parfums tout comme eux : mais des parfums à son image, loin des effluves de Violette et de cette odeur qu'elle méprise.

Les premières années de sa vie sont symboles de rébellion. Elle refuse tout ce que sa famille souhaite pour elle, que ce soit parce qu'elle ne le veut pas ou juste par envie de s'opposer à la bienséance de ses ancêtres. Elle se moque de tout et de tout le monde et qu'importe si elle doit se faire violente quand il faut imposer ses idées et sa volonté. Bien que sa famille lutte pour la faire rentrer dans les rangs, celle-ci se rend bien vite compte que Violette n'apporte que de la honte sur le nom des Dubreuil, alors ils finissent par renoncer. Plutôt que de continuer à punir son insolence, ils décident de faire ce qu'ils font le mieux, abandonner leur fille à une existence loin d'eux. Pour cela, ils lui offrent une boutique à son nom, La Violette, pour qu'elle fabrique et vende leurs parfums en suivant les recettes secrètes qu'ils gardent depuis des années. S'ils ne voient pas que cela ressemble, encore une fois, à une tentative de l'enfermer dans les rangs, c'est qu'ils considèrent ce cadeau comme une preuve qu'ils acceptent de la laisser s'émanciper. Ils espèrent ainsi qu'elle cesse de tout faire pour se démarquer de cette famille prétendument parfaite. Mais Violette rentre dans le jeu ; la distance entre Toulouse et Paris lui permet de prétendre qu'elle s'est enfin apaisée, qu'elle a finalement cessé de se comporter de manière impulsive et rebelle. Pourtant, il en est tout autrement.

Ainsi, Violette intègre très vite l'Aube Noire française. Malgré leur méfiance première, elle parvient à les rejoindre en s'aidant de son nom. Si elle est surveillée et doit sa place principalement à son identité, cela ne l'empêche pas de tout faire pour marquer les esprits. Violette est douée dans ce rôle d'empoisonneuse qu'on lui offre, elle réussit parfaitement les missions que l'Aube lui donne mais c'est toujours à sa façon et non pas d'après celle qu'on tente de lui imposer. Violette est enfin libre, libre de créer les parfums qu'elle souhaite et de glisser dans les vieilles recettes familiales des poisons qu'elle invente. Qu'importe si elle est responsable de la mort ou de la souffrance des destinataires.

La seule chose qui compte, c'est d'être enfin Violette et non plus seulement une énième Dubreuil.