Taha Joseph

Taha Joseph fut d'abord un enfant comme les autres, possédant la douceur et la bonté d'une âme innocente, et pourtant la cruauté de ceux qui n'ont jamais appris à connaitre les mauvaises pulsions venues du tréfonds de leur inconscience. Il est de ces personnes qui ne veulent pas faire souffrir, mais qui ne peuvent s'empêcher d'éprouver un certain plaisir à blesser ceux qui ont l'audace de les contrarier. Sans être méchant, il n'est pas pour autant dôté de compassion. Ses parents, qu'il a su aimer lors de son âge le plus tendre, en sont venus à être des ennemis qu'il méprise. Né à Haiti, son déménagement au Ouaganda pour suivre ses parents et l'adolescence lui ont inculqué une forte volonté d'indépendance et son temps passé avec des jeunes en quête d'une richesse gagnée facilement n'a pas aidé à un possible rapprochement. A ses yeux, ses parents ne sont que des sorciers n'ayant pas eu l'intelligence d'user de leurs pouvoirs pour réussir dans la vie. Leur pauvreté n'est que le fruit de leur échec causé par leur obsession de l'honnêteté et d'un travail acharné, qu'importe si à Uagadou son père et sa mère sont des professeurs respectés pour ce qu'ils font. Ce n'est pas son arrivée en première année à l'école que les choses ont changé. Là-bas, il est la grande gueule de service, celui qui ne parle pas mais use de ses poings, parfois sans véritables raisons. Il veut effrayer, rabaisser la foule pour se sentir plus grand, plus hautain. Son nom doit marquer les générations suivantes, cette volonté est devenue son obsession et son seul objectif.

C'est ce désir qui le pousse à rejoindre la délégation, direction Poudlard, pour le tournoi des trois sorciers, événement censé montrer à tout le monde sa supériorité. La déception est grande lorsque c'est une femme qui est sélectionnée. Comment accepter que l'on puisse perdre la face devant un sexe que l'on juge comme étant inférieur ? L'envie de l'achever est alors bien présente, elle hante ses pensées durant des heures, des jours, des semaines. Sa haine est dévorante, insistante, dégradant le jeune garçon qu'il est encore. La douceur, qui avait pourtant réussit à perdurer, n'en est qu'achevée et laisse place à un être rongé par l'envie et une jalousie incontrôlable. Sa rage est si grande qu'il en terrifie ses parents, qui se trouvent pourtant à des milliers de kilomètres. Refusant d'accepter dans leur foyer la violence d'un fils qu'ils ne parviennent plus à aimer, ils prennent la décision de le forcer à rester à Poudlard. Pour son bien, qu'ils disent, vous savez, pour le protéger des affres de la décolonisation et des possibles combats qui auraient l'audace d'éclater. Bien loin de vivre son éloignement comme un traumatisme, Taha y voit plutôt une opportunité. Persuadé que le Royaume Uni est ce qui lui permettra de s'élever sur des sommets inatteignables dans son pays d'origine, il prend cette abandon dissimulé comme une véritable bénédiction. Pourtant, dans le fond, Taha n'est qu'un adolescent n'ayant jamais eu la chance d'voir des parents patients, préférant être démissionnaire sur toutes les questions d'éducation. Mais que va-t-il se passer quand il finira par contredire la mauvaise personne ? Sa langue s'agite bien trop et le sourire charmeur qui cache sa brutalité, ne sera bientôt plus suffisant. Est-ce pour ça qu'il a décidé de rejoindre les humanistes ? Le garçon voit à travers eux une possibilité de développer ses talents et de monter en grade rapidement, mais également une façon de se protéger des êtres revanchards.