Rowena Bulstrode

Porteuse du prénom de Serdaigle et du nom de nombreux Serpentards, la surprise de voir Rowena s'installer à la table rouge et or fit trembler jusqu'aux plus stoïques. Impassible, Rowena n'a jamais montré le moindre regret à se trouver dans leurs rangs, sachant très bien qu'au contraire des autres parents de sang-pur, les siens ne lui en feraient pas payer le prix. La vérité est là, pour ses géniteurs, il n'y a aucun intérêt à se baser uniquement sur une appartenance, tant que les résultats sont à la hauteur des exigences que lui impose son sang. Le comportement de Rowena fit pourtant débat, dès ses premiers jours. L'insupportable princesse capricieuse agace. Ses manières révoltent et font gronder les foules. Fille d'Azkok Bulstrode, directeur du service des psychomages, elle est persuadée que cela la place au-dessus du bas peuple. Rowena est alors méprisée, détestée, et pourtant, dans les couloirs, elle est souvent accompagnée d'un bon nombre d'alliés. Rowena n'est pas un ange, bien loin d'être une fleur douce et délicate, elle possède, derrière ses crocs de lionnes, la malice des serpents. La gryffondor est intouchable, impénétrable et derrière sa froideur, elle est redoutable. Ne cherchez pas de bons côtés derrière la brutalité de ses propos, dans cette histoire il n'y a rien qui soit teinté de blanc. Ne cherchez pas non plus une affreuse cruauté, Rowena est simplement une insupportable adolescente de dix-sept ans, bercée par l'idée même que sa supériorité est évidente.

Son comportement n'est pourtant pas inné, il a été déposé, telle une plume, sur son berceau. La Bulstrode est une reine, déesse d'un monde qui avance mais ne pense plus. C'est ce que ses parents lui ont inculqué, plaçant l'enfant au-dessus des lois. Rowena sourit mais ne ploie pas, elle avance sans jamais reculer. Sa fierté et son air hautain ont l'audace de s'afficher devant des êtres dont la noirceur vous terrifierait. Totalement ignorante de la notion de danger, elle est, bien heureusement, assez épargnée par ceux qui préfèrent passer à ses côtés plutôt que de perdre quelques précieuses secondes pour l'égorger. Bien loin de rendre honneur au prénom qui lui a été donné, Rowena ne démontre en rien une intelligence surprenante et se jette dans la gueule du loup sans ciller. Elle qui se place sur un piédestal n'est devenue qu'un pion pour bon nombre de ses semblables. Pourtant, la jeune femme cache en elle une maladie qui la ronge, une qui fait vieillir sa peau, modifie son apparence avec le temps. Ne sachant pas ce qui se passe et incapable de faire le lien entre ses symptômes et l'absence de peur qui la caractérise, pour la première fois, elle ressent une désagréable sensation en elle et l'idée qu'elle puisse pourrir éclot dans son esprit. Superficielle et ne vivant qu'à travers les apparences, cela la trouble et lui retourne l'estomac. Rowena cache ce qu'elle subit à travers sortilèges et maquillage superflus, mais jusqu'à quand ? Trouver une solution est devenue une de ses priorités, mais comment faire lorsqu'on n'a jamais pris le temps de lire un bouquin ? Rowena le sait, le flétrissement de sa peau est certainement une punition pour son mauvais caractère, mais est-elle prête à s'apaiser ? Cette solution est définitivement impossible à imaginer.

Pourtant, depuis la naissance de Tobias, son petit frère, les choses ont tendances à changer. L'amour à outrance de ses parents envers le petit monstre l'éjecte de son piédestal, empirant de plus en plus sa maladie et les failles qui apparaissent. Pour combler cette souffrance, c'est d'elle même qu'elle commence à chercher des solutions et son entrée chez les Humanistes lui offre une possible porte de sortie, car à explorer le monde, qui sait quel remède elle pourrait retrouver ?