Pollux Black

La première chose que la foule soulèvera en parlant de Pollux Black, c'est sa façon de regarder les gens qui l'entourent, comme s'il devinait tous les secrets qu'ils essayent d'enterrer. Pollux, c'est le premier né, celui qui n'a jamais eu le temps d'être un enfant, dont on a coupé l'innocence à la racine. Il fut arraché au berceau, et c'est ce que certains donnent comme explication à la violence de ses gestes où à celle de ses pensées, à sa personnalité narcissique et au fait qu'il ne semble accorder de l'importance qu'à son rang et sa place dans la société sorcière.
La plupart des gens n'iront jamais chercher plus loin par peur de l'homme, les explications tirées des rumeurs sont celles qu'ils semblent préférer - à vrai dire elles ne sont pas si loin de la vérité. Quoi qu'il y a tout de même quelques variantes à l'histoire qui est racontée. Il aurait été un tout autre homme si Marius n'était jamais venu au monde. Tout avait pourtant si bien commencé pour l'héritier ; si son père n'était pas le plus démonstratif, il n'était pas le plus mauvais des hommes et bien que particulièrement exigeant avec son fils, il l'aimait. Seulement voilà, il fallut cinq petites années pour que vienne au monde le second fils de Cygnus et Violetta. Et personne n'a compris d'où la malédiction venait mais le petit Marius ne développa jamais de pouvoirs magiques, et c'est donc caché qu'il grandit.
Pollux, loin de ce frère, il n'a pu s'empêcher de commencer à le détester, parce que c'est ce qu'on lui a appris à faire : ne pas supporter la simple pensée de la différence. Cygnus s'en est voulu, semble-t-il, d'avoir donné le jour à une telle infamie, et Pollux a compris que la disgrâce était la pire des maladies. Marius est l'ombre au tableau qu'on l'a forcé à peindre, alors il décide simplement d'ignorer son existence, laissant à Cassiopeia le soin d'accorder un minimum d'intérêt pour le frère qu'il ne reconnaîtra jamais. C'est sa main qui l'effaça d'ailleurs de la tapisserie familiale, poussé par un père qui faisait ce qu'on lui avait enseigné, perpétuant les idéaux d'un clan qu'on dit aussi vieux que l'Angleterre elle-même.

On prête bien des folies au patriarche. Enfermé entre les murs de l'austère maison familiale en plein cœur de Londres, il reste un homme discret, méfiant envers ceux qui l'entourent. Le puriste n'est pas de ces idiots qui se risqueraient en première ligne, considéré comme l'un des sorciers les plus intelligents de sa génération, personne n'ose réellement remettre en question ses agissements, certains parce qu'ils ont confiance en son jugement calculateur, d'autres poussés par la simple crainte du patriarche.
Le serpent sait se montrer discret lorsque la situation l'y force, allant se terrer loin des aurors et d'autres qui pourraient lui causer du tort. Il s'efface, ne laissant aucune trace, laisse les autres se faire prendre à sa place, se faufilant entre les mailles d'un filet qu'il a lui-même aidé à fabriquer, simplement pour ne pas s'y faire prendre et continuer d'agir comme bon lui semble.