Perseus Goyle

Depuis toujours, il règne sur les épaules de Perseus la pression de la perfection. Eduqué dans les vieilles traditions des sang-purs et de la haute société sorcière britannique, il s'est vu inculquer des valeurs conservatrices et une manière de penser très élitiste. Pour ses parents, il est ce premier né qui répond à toutes les attentes, toutes les exigences infiniment pointues qui permettront aux Goyle de rester sur leur piédestal. Perseus, il a été construit de toutes pièces pour coller à un idéal – celui du fils ainé, futur chef de famille, leader et doué dans tous les domaines. La couronne du roi lui a été vissée sur le crâne dès la naissance, et avec elle tous les fardeaux que cela engendre. Privation de liberté, des paroles et des gestes savamment calculés ; tous les matins, Perseus s'assoit sur un trône dans lequel il s'est enfermé.

Alors ça lui pèse, évidemment. Car si Perseus a réussi, s'il incarne le modèle absolu de l'héritier gentleman et influent, il faut savoir que les apparences sont bien souvent factices et que les contraintes s'accumulent. La place de roi lui convient – ne vous méprenez pas. Il se complait dans cette position de force et ne l'abandonnerait pour rien au monde, intimement convaincu de l'importance de ses devoirs. Mais toutes ces exigences et ces poids sur ces épaules se sont entassés jusqu'à l'étouffer.
Pour survivre, Perseus a dû trouver une solution.
C'est au Magenmagot qu'il a entendu parler du Desparatium – d'abord sous un autre nom, lorsque la substance était encore méconnue en Angleterre mais que le trafic d'une mafia italienne commençait lentement à remonter dans leurs rues. Submergé par le travail, les obligations familiales et son allégeance aux Puristes de Grindelwald qui occupait bon nombre de ses soirées, Perseus a fouillé dans les dossiers du ministère pour trouver la trace d'un revendeur.
Le Desparatium a sa portée, le jeune homme s'est laissé entrainer dans le cercle vicieux de cette drogue euphorisante, qui effaçait les doutes et les insécurités qui émergeaient.
De longs mois après cette secrète descente dans les enfers de la drogue, Perseus a décidé de décrocher. Sa position privilégiée au ministère lui a permis d'accéder aux plus sombres des affaires liées à cette substance toxique et il était hors de question qu'il prenne le risque de ruiner tout ce qu'il avait construit – ou pire, de succomber en laissant derrière lui le cadavre d'un accro que sa famille devrait par la suite dissimuler. Malheureusement, la volonté du sevrage est arrivée au pire des moments ; Grindelwald, dans sa conquête du monde magique, a poussé ses adeptes à consommer le Desparatium dans le but de décupler leurs pouvoirs. Son emprisonnement peu de temps après, en juillet 1945, est alors un soulagement pour Perseus, qui se sent de plus en plus basculer vers l'irrécupérable. Evidemment, il tait la satisfaction qu'entraine la chute du mage noir ; dans le cerclé fermé des adelphes sans maitre, Perseus prétend, fait comme s'il partageait lui aussi la colère de ses camarades.
La vérité, c'est qu'il n'en est rien et qu'il préfère de loin l'autre cause à laquelle il n'a pas tardé à se lier ensuite. Celle de Freyja et des Humanistes, dont les promesses de grandeur et de magies qui dépassent ses rêves les plus fous ont tout de suite eu son entière attention. Grindelwald n'était qu'une simple étape, bancale - peu concluante. Précautionneux, Perseus a d'ailleurs supprimé toutes les traces qui auraient pu le relier au mage tombé - déformation professionnelle qui le pousse a toujours vérifier ce qu'il laisse derrière lui. Seules les quelques doses de Desparatium qui ne quittent pas sa table de chevet témoignent de ces mois chaotiques de sa vie.