Nigel Shafiq

D'origine égyptienne, la famille Shafiq a émigré en Angleterre à la fin du dix-neuvième siècle. Il ne faut pas beaucoup de temps pour que le nom envahisse toutes les bouches ; on parle du manoir gigantesque dans lequel ils résident, mais aussi de leur excellente réputation en Egypte, de l'influence du patriarche sur la communauté sorcière, avec une certaine admiration teintée de crainte, de réticence, en particulier chez les plus nobles familles parce que la xénophobie est ancrée dans les esprits étriqués, malgré la pureté de sang exemplaire des Shafiq. Mais le grand-père de Nigel, patriarche de la famille, parvient sans mal à s'intégrer dans la société anglaise ; on le déleste bien vite du surnom « l'Etranger », et il entre alors dans la liste sélecte des hommes les plus influents du Ministère de la Magie, jusqu'à devenir Vice-Ministre en 1912, où il aida le Ministre de l'époque à faire passer des lois visant à interdire l'aide aux Moldus durant la Première Guerre Mondiale. Désormais, c'est le père de Nigel, Mostafa Shafiq, qui a repris le flambeau, et occupe le poste de Directeur de la Justice Magique. Vous l'aurez compris, chez les Shafiq, la place dans la société prime sur tout le reste : c'est dans cette optique que Nigel a été élevé. Se devant d'être irréprochable en toutes circonstances, Nigel est un bloc immuable de self-control, qui sait contrôler à la perfection son corps et l'empêcher de trahir ses émotions. Quand on le regarde, on dirait souvent qu'on a affaire à un mur ; une matière minérale, quelque chose qui ressemble à un être humain sans vraiment y ressembler. Une attitude mystérieuse associée à un regard diaphane transperçant, voilà qui attire souvent les regards, ceux de la gente féminine surtout, cela va sans dire, et si Nigel est loin d'être obsédé par la séduction, il n'a jamais craché sur son succès. Il évite en revanche de trop s'épancher ou de trop s'attacher, parce qu'il sait qu'il ne peut pas se permettre la moindre faiblesse.
Lorsque les choses deviennent trop sérieuses, trop réelles, il fuit : fuir, c'est ce qu'il sait faire de mieux.
Son père n'a jamais été très présent pour lui, mais il a au moins eu le mérite de lui enseigner une chose : toujours mettre ses propres intérêts avant ceux de tout le monde. Loin d'apporter la moindre importance au statut de sang, Nigel se sent complètement déconnecté de ce genre de considérations. Il a un coeur, mais un coeur qui ne s'ouvre que pour ceux qu'il connaît et qu'il apprécie ; il se fiche bien de ce qui peut arriver aux inconnus, et comme il ne côtoie que des sang pur ou sang-mêlé, le problème ne se pose pas. Curieux de nature et pro de la filature, il lui arrive souvent de s'immiscer dans son bureau quand personne ne le voit, de tendre l'oreille, de s'informer. Car si Nigel se fiche de ce qui peut arriver aux autres, il possède une constante soif d'en savoir plus que tout le monde, d'avoir trois pas d'avance. Une manière de flatter son orgueil, déjà conséquent.
Désormais directeur de l'entreprise familiale de fabricant de boules de cristal, il reprend le flambeau de son oncle trop malade pour continuer à tenir les rênes ; avec quelques appréhensions. Il préfère rester dans l'ombre que de diriger les gens, et pourtant, il fait ce qu'on attend de lui. Son objectif ? Ne pas sortir du droit chemin. Une idée qui le hante, surtout depuis qu'il a découvert l'existence d'une prophétie à son sujet ; une voyante, cliente de l'entreprise, lui a prédit qu'il aurait un enfant avec une autre que la femme qu'il épousera. Terrifiante prophétie pour l'irréprochable Nigel, qui est bien décidé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de s'attirer un tel scandale.