Mona Kettleburn

Mona n'est pas la plus avenante des jeunes filles, cela va sans dire. Lorsqu'on l'aperçoit, elle a généralement une moue revêche, les sourcils froncés, y compris lorsqu'elle n'est pas contrariée. C'est simplement sa marque de fabrique ; Mona la bourrue, Mona la renfrognée. Mona qui pourtant ne se plaint jamais de rien, et Merlin sait qu'elle aurait de quoi. Elle a été diagnostiquée à l'âge de dix ans d'une grave maladie sorcière pulmonaire, encore peu connue et dont les Médicomages cherchent encore le remède, qui affecte dangereusement son coeur. L'ombre de la maladie est venue ternir la vie bien remplie de celle qui était autrefois une véritable casse-cou. Combien d'heures a-t-elle pu passer à courir dans les champs environnants de sa maison, à grimper sur les toits, sur les arbres, à pourchasser les papillons dans tous les sens sans jamais prendre le temps de se reposer ? Une tendance à l'hyper activité qu'elle est aujourd'hui incapable de conserver ; elle se fatigue vite, a besoin de s'asseoir souvent, est incapable de parler pendant trop longtemps ni de courir sous peine de perdre le souffle et de perdre connaissance. Celle qui était autrefois si fougueuse et exubérante se voit désormais obligée de se retrancher dans le calme et la quiétude de son corps meurtri, minimisant chaque effort physique qui pourrait lui causer une attaque cardiaque fatale. Son esprit libre et désireux d'aventure est en contradiction avec son cœur fragile comme de la porcelaine. Mona, elle a souvent l'impression qu'on l'a enfermée à double tour à l'intérieur de son propre corps, et elle en souffre beaucoup plus qu'elle ne le laisse paraître. Elle fait des efforts surhumains pour cacher sa maladie, ce boulet de forçat qu'elle traîne honteusement, et s'énerve facilement lorsque quelqu'un lui reproche de ne pas assez se ménager. Plus que tout au monde, elle déteste qu'on plaigne comme si elle était une pauvre petite chose fragile (ce qui est d'ailleurs une des raisons qui l'a conduit à prendre de la distance avec ses parents, qu'elle aime pourtant énormément).

Ne lui dites pas ce qu'elle doit faire et ce qui est bon pour elle : c'est le meilleur moyen pour qu'elle se mette en tête de vous prouver le contraire. Taquine de nature, elle a souvent ce petit sourire de lutin aux coins des lèvres lorsque quelqu'un lui lance un défi. C'est une joueuse, une aventurière avide de sensations, et elle le restera toujours, peu importe ce que le monde pourra bien lui dire. Mona, elle n'est pas méchante, mais son coeur de porcelaine est endurci ; elle ne supporte pas les gens qui s'apitoient sur leur sort et n'hésitera jamais à leur claquer sèchement au visage d'arrêter de gémir et de se ressaisir, peu importe ce qu'ils traversent. La vie est une bataille constante, elle le sait plus que quiconque, mais hors de question de se laisser abattre ; Mona, c'est avant tout une battante. La seule chose positive qu'elle a pu tirer de sa maladie, c'est une incroyable nonchalance vis à vis de l'existence ; elle a cessé depuis longtemps de se faire du souci ou de se préoccuper de ce que les autres pensent d'elle, ce qui fait d'elle une fille franche, parfois trop, qui ne prend jamais de gants quand il s'agit de donner son avis. Quitte à devenir extrêmement blessante. Sortie de Poudlard, la jeune femme exerce désormais en temps que Médicomage et tente sans relâche de trouver un remède à sa maladie. Une véritable guerrière, Mona. Soyez-en sûrs, elle ne renoncera pas.