Marcel Richard

Marcel est né dans l'opulence d'une famille ancrée en France depuis des centaines d'années. Fils d'un couple qui se hait et qui exprime son absence d'amour à travers les cris et les insultes, Marcel parvient pourtant à se détacher de la cruauté de ses parents. Enfant baroudeur, tout du moins lors de ses premières années, il est l'erreur de fabrication. Car le petit garçon sourit au milieu de ceux qui dissimulent leurs émotions, il se perd dans les bras de sa sœur, dans la douceur de ses mots et dans des jeux qui naissent de son imagination débordante et des livres qu'il dévore. Peu avant sa rentrée à Beauxbatons, son existence est pourtant chamboulée. Sa mère ne supporte plus d'être la génitrice d'un enfant dont on se moque, dont on rigole, la bouche cachée pour ne pas s'attirer la violence des Richard, alors, bien vite, elle commence à le restreindre pour le forcer à être un modèle, un exemple dans cette société qui évolue trop vite et qui oublie ses traditions.

Marcel n'a plus le droit aux jeux, plus droit à ses promenades dans la forêt, ni à ses livres d'aventures. Pire, il n'a plus le droit d'approcher sa sœur et s'il le fait, on le punit, on le violente et le prive de nourriture jusqu'à ce qu'il promette de ne plus lui adresser le moindre mot. Sa mère le force à la haïr, à mépriser chacun de ses mots, de ses phrases, à détester ce visage, qui ne ressemble pas au leur et surtout à remettre sur elle toutes les colères qui l'effleurent. Le petit garçon innocent au cœur d'or se fait modeler par les doigts experts de sa mère et personne ne l'en empêche, encore moins son père pour qui il n'est qu'un enfant un peu trop présent. Alors Marcel cherche tout ce qui peut l'aider à être le Richard parfait. L'excellence, le pouvoir, la puissance et pour ça il donne tout ce qu'il a, de sa force à sa pureté, de ses nuits de sommeil à sa naïveté. Pourquoi être doux quand on ne l'aime pas assez ainsi ? Pourquoi chercher de l'amour chez ceux qui ne ressentent pour lui qu'un profond agacement ?

C'est à la mort de son père qu'il obtient enfin tout ce qu'il souhaitait. Il hérite de tout, du domaine, de la gérance de la Rose Lys et même d'un poste au ministère de la magie. Mais quand il pensait enfin avoir ce pour quoi il avait lutté, l'homme est bien vite traité d'opportuniste et qu'importe s'il a travaillé dur pour réussir ses études : aux yeux des autres, tout ce qu'il a, il l'a eu sans le moindre effort. Coincé entre les préjugés et les griffes de sa mère, il peine à trouver sa place dans ce nouveau monde qu'il doit gérer, alors il délègue. Il laisse à sa génitrice le contrôle de la Rose-Lys, tout en prétendant qu'il est l'unique personne qui prend les décisions. Mais le jeune homme n'a jamais eu toutes les cartes en main et, petit à petit, il commence à s'en rendre compte.
Marcel perd tout contrôle sur sa vie et voit ce qu'il doit être prendre le pas sur ce qu'il souhaite être. Pour sa mère, il doit mettre sa sœur à la rue, il doit détruire son existence, il doit refuser les femmes à la Rose-Lys pour revenir aux anciennes traditions. Il doit haïr les nés moldus, les sang-mêlés. Il doit être tout ce qu'il n'est pas au fond de lui. S'il méprise ce costume qu'on le force à porter, il le fait pourtant à la perfection ; l'être est détestable, tout du moins ce qu'il dévoile l'est. Mais au fond de lui, il n'est qu'un homme perdu sans le moindre contrôle sur son existence.

Son arrivée à Paris, suite à l'obtention de son poste de porte-parole du ministère de la magie, lui permet de donner à sa vie une nouvelle direction. Loin de l'influence de sa mère, il se met à penser par lui-même et cherche alors un moyen de reprendre les rênes d'un destin qu'on lui a imposé - plus que jamais désireux de s'en faire maître et de ne plus le subir.