Luciana Warwick

Luciana est une sang mêlé, il n'y a aucun doute sur le fait que sa mère fut dotée de magie, bien qu'elle se soit évertuée à la cacher durant des années - et ce jusqu'à l'oublier. C'est à cause des sortilèges et du prétendu démon en elle que son époux l'a quittée, du jour au lendemain, sans un mot ni le moindre regret. Luciana a alors grandi, non pas lentement, comme chaque enfant, mais d'un coup, oppressée par une vie qu'elle ne supportait pas et qu'elle a toujours eu volonté de changer. Son existence, sa jeunesse, ses parents, elle ne les aime pas. A huit ans à peine, la jeune femme était méprisante, détestable. Les mots, les jugements s'échappant de ses lèvres étaient constamment ceux d'une adulte. Sa mère ? Un fantôme de son existence qu'elle se devait de supporter. Son entrée à Poudlard fut sa libération mais également la fin de sa calamité. Terminé la lourdeur des errances de ses géniteurs. Le rejet de celle qui lui a donné la vie a suffi à la pousser à assumer ce qu'elle a toujours su. Luciana s'est élevée seule, elle terminera ses jours de même. La seule question qui se posa à la jeune fille de onze ans fut cette dernière : que faire, lorsque l'on a jamais reçu aucune aide ? Malgré une certaine errance, elle a fini par apprendre que pour s'en sortir, elle ne doit compter que sur elle-même.

La présence de Luciana dans la maison des serpents fut un plus pour qu'elle développe ses talents et sa fourberie, tout en niant son enfance dans un milieu moldu - c'est qu'elle ne veut pas se faire rejeter par ses camarades ou se faire mépriser à cause d'un passé qu'elle-même n'a jamais accepté. La jeune fille aime se débrouiller seule, sans pour autant aimer la solitude. Cette dernière est d'ailleurs rare, car elle passe son temps en compagnie de ses camarades. La jeune fille est une incohérance ambulante, pourtant, de loin, elle semble ridiculement banale. L'adolescente rit, elle vit, se perd dans des cours sans fin et des devoirs qu'elle méprise. Elle parle, profite, existe. Oui, Luciana est autant abimée qu'elle peut être semblable à mille autres gamines de son âge. Pourtant, il n'en est rien. Contrairement à ceux qui peuvent s'en sortir, rentrer chez eux pour les vacances et exister, elle n'oublie jamais qu'elle doit se débrouiller par elle même. L'été, elle doit pouvoir se loger et il lui est impossible d'imaginer quémander un peu de pitié. Ce fut sa volonté de survivre qui la fit rejoindre les frères Davies dans une quête contestable. Ce qui rapporte, c'est de donner l'illusion aux gens de contrôler leur destin et quoi de mieux pour cela que de leur offrir un peu de pouvoir en échange de quelques gallions ? Oui, le desparatium tue, et alors ? Luciana est pourtant emplie de pitié, non pas méchante, cruelle ou dénuée de sentiments, mais pour eux, elle ne ressent rien. Chacun ses problèmes, et s'ils ont les moyens de dépenser quatre gallions pour crever, qui va les en empêcher ? Luciana est pragmatique, ceux qui acceptent de payer leur mort doivent avoir le résultat qu'ils désirent. Bien vite, son habilitée à mentir et attirer les âmes les plus faibles comme clients parvient à la hisser à une place importante. En compagnie d'autres étudiants, elle gère l'un des trafics principaux des souterrains de Poudlard. La serpentard au fort caractère n'a de cesse d'accroître son pouvoir et se plaît dans ce rôle d'ange de la mort. Les riches périssent grâce aux plus pauvres et, pour elle, c'est terriblement jouissif.

Mais l'argent perverti les âmes les plus rebelles. Son diplôme en poche et sa réputation attirent à elle l'Aube Noire et la promesse de gallions la pousse à céder à ses idéaux. Elle luttera plus tard, se dit-elle, quand elle aura vraiment les moyens de le faire.