Leonie Hamond

On dit souvent que la vie est faite de rencontres inattendues. L'adage est probablement vrai, car rien ne prédisposait Luna Roxburgh, une sorcière d'une trentaine d'années, à faire la rencontre de Bertrand Hamond, un moldu n'ayant d'adulte que le nom. Ce fut pourtant un simple regard qui mit fin à la solitude de l'un comme de l'autre, et ce malgré leurs différences de culture et d'âge. Les deux amants n'eurent aucun mal à lier, très vite, une relation idéale, dénuée de la moindre faille, et ce ne fut pas une grossesse imprévue qui put mettre un frein à tout ceci ; la naissance de Leonie fut plutôt l'apogée de leur histoire. Malheureusement, le bonheur ne dure jamais bien longtemps et la première guerre ne tarda pas à le leur rappeler en laissant tomber sur eux un couperet brutal, qui offrit pour seul réconfort une lettre composée de quelques mots dévoilant le destin funeste de Bertrand. Mort à la guerre. Fauché durant les premiers jours, il est le symbole même de cette jeunesse sacrifiée au profit des plus puissants. La force de Luna fut alors remarquable ; elle qui avait tout, perdit jusqu'à ses plus proches amis et dû survivre dans les rues glacées de Normandie. Accompagnée d'une petite fille pleine de vigueur et d'envie de réussir, elle mit des années à s'en sortir et retrouva finalement son pays natal, où Léonie dévoila pour la première fois des pouvoirs à la hauteur de leur ancien désespoir.

Son arrivée à l'école de sorcellerie Poudlard fut difficile. Plus habituée aux conditions de vie compliquées et aux murs brimbalants qu'aux châteaux immenses, la jeune fille mit un certain temps à s'adapter à son environnement. Bien loin de se démarquer socialement, Léonie fit ses preuves ailleurs ; brillante, la serdaigle reçu les honneurs à la fin de ses études et marqua les esprits grâce à sa capacité à se sortir de toutes les situations. Il ne fit aucun doute pour toutes les personnes l'ayant côtoyée que son avenir serait glorieux, et ce fut le cas.

Son entrée rapide parmi les aurors la démarqua bien vite de ses collègues, mais il lui faut attendre 1939 pour rejoindre les forces secrètes, au début de la guerre. Espionne pour le compte du gouvernement sorcier, elle a d'abord travaillé en France avant de revenir en Angleterre suite au débarquement de 1944, qui a également impacté le monde magique.

Aujourd'hui, Léonie est l'une des meilleures dans son domaine. Intelligente, puissante, combattante, il n'y a que peu de personnes qui peuvent prétendre avoir le pouvoir de l'abattre, tout comme ils ne sont que peu nombreux à ne pas l'apprécier. Grande séductrice, charismatique et légèrement cynique, son travail l'a poussée à devenir une personne bien éloignée de l'étudiante discrète. Parfaite ? Bien qu'il n'est pas difficile d'user de ce mot pour la décrire dans son milieu professionnel, les traumatismes de son enfance et la perte de son père ont marqué son esprit ainsi que son développement émotionnel. Instable, la jeune femme n'arrive pas à créer de liens avec son entourage, préférant l'effleurement à l'attachement. L'idée même de subir la souffrance de sa mère peut lui faire perdre l'esprit. Et puis, à quoi bon créer quelque chose lorsque notre vie ne tient qu'à un fil ? Bien loin de voir cela comme une malédiction, Léonie en a fait une force et ne démontre que peu d'intérêt pour sa condition. Elle se sert de ses attributs féminins que pour arriver à ses fins.
Quels autres intérêts peuvent-ils avoir après tout ?