Lavande Lestrange

Douce Lavande; la fragilité et l'innocence, la pureté et la grâce. Un nom si minutieusement déterminé, si longuement songé, pour une personne pourtant damnée. La Lavande fane, elle part en fumée. L'âme teintée d'une puérilité sans merci, pourtant attachée à des traits physiques si cléments; son titre familial rattrape toutefois l'ironie de son prénom. Née Lestrange, elle fait bien honneur à sa lignée plutôt dérangée. Père et mère faisant tous deux partie de la pire sorte de puristes, partisans de ce très cher Grindelwald, la jeune Lavande prit dès son enfance de leur mauvaise graine; de leurs valeurs ignobles, de leurs habitudes incommodes, ainsi que de leur haine commune pour tous nés moldus. Grandissant dans un environnement aussi abject, elle développa rapidement un goût très particulier pour la terreur, ainsi que toutes pensées malsaines soient-elles. Lavande apprit bien vite à se nourrir du malheur des autres, afin d'assouvir ses propres intérêts. Cela commença dès la petite enfance, tout être jovial croisant son chemin venait malheureusement à le regretter. La magie entre ses mains, elle fit naitre souffrance dans la vie de chaque enfant qu'elle méprisait, chaque personne qu'elle dénigrait, chaque individu qu'elle jalousait. Très vite, le sourire des autres vint titiller son bonheur personnel, vint déranger son âme déjà bien ravagée, et ses pensées déjà grises devinrent sauvagement aussi noires que de l'encre à papier. Étrange, Lestrange. Ses parents furent d'abord fiers de son comportement, fiers de voir que leur unique fille partageait leur foi sacrée. Ils ne comprirent la gravité de la situation que lorsque leur, ô si douce, Lavande ramena à la maison un écureuil à la nuque cassée en deux, le sourire épinglé à ses lèvres. « Il dérangeait ma tranquillité », leur avait-elle dit. Tandis que le liquide rouge vif se répandait au sol, le visage de sa mère se décomposa en petits morceaux. On y vit d'abord passer la répugnance, puis la confusion, et finalement la peur. Dure et pure. Lavande se surprit à chérir ce sentiment, cette répulsion entraînée. Les mains peinturées du sang toujours chaud, la mort pendant entre ses deux mains; et le regard pétrifié de sa propre famille qui l'observait de manière craintive. Elle ressentit l'accomplissement, l'adrénaline à son apogée. Des accidents comme celui-ci n'arrivèrent heureusement plus. Par la suite, ses parents furent plus stricts, plus autoritaires; ce qui ne faisait pourtant que pousser la jeune femme à se révolter d'autant plus. Lavande apprit toutefois à être plus prudente, une carapace vint protéger son coeur cruel et avide de pouvoir, vint calmer ses pulsions malsaines. Elle se renferma, s'isola. À ses 11 ans, Poudlard la plaça directement chez les Serpentard, arborant la couleur verte, et cela sans aucune surprise. Elle se démarqua particulièrement en matière de sortilèges, bien que son intelligence très développée lui vaille de parfaits résultats dans plusieurs domaines. Même si cette jeune femme ne saurait en aucun cas aimer, elle désire et elle possède; et cela de sa propre autorisation. Son cousin, Isidor, fut frappé par ce désir si particulier. La nouvelle des fiançailles de ce dernier, avec une autre qu'elle-même, démange son âme, et fait ressortir certaines impulsions qu'elle croyait pourtant avoir sous contrôle. L'esprit Lestrange est empli d'une multitude de démons, médiocres et surtout infiniment avares. Lavande Lestrange obtient toujours ce qu'elle désire, d'une manière ou d'une autre; avec ou sans consentement.