Hesper Patil

Hesper est de celles qui possèdent une présence, prestance qui se dévoile à travers cet air dominant et sévère qui persévère sur son visage. Pourtant, pour ceux qui ont le plaisir de la côtoyer, la jeune Patil n'est que douceur. C'est instinctif, Hesper garde toujours un œil sur ceux qu'elle aime, même de loin. Incapable d'être fausse et dénuée d'hypocrisie, elle ne parle jamais sur le dos des autres, et préfère l'ignorance à la violence des mots. Elle fut d'ailleurs l'une des seules à soutenir Myrtle et à la défendre, devant l'incompréhension des autres adolescents. Sa mort marque un tournant chez la jeune femme. Sa douceur devient douleur, et la brutalité des autres brise les œillères qu'elle s'était apposée, réduisant ainsi son entourage. A Poudlard, la jeune femme est une élève acharnée, véritable moteur puisqu'elle participe constamment et est avide de nouvelles connaissances. Ses bons résultats font d'elle une élève appréciée des professeurs, un peu moins des élèves qui ne parviennent pas à percer la carapace de la Patil. Ses sorties se font rares et sont sacrifiées au profit de ses études. Hester se rêve psychomage et elle ne lésine pas sur les heures passées à travailler dans ce seul et unique objectif. Marquée par la tragédie liée à Myrtle, elle se rêve sauveuse et espère pouvoir aider ceux qui seraient dans la même position que son ancienne alliée.

Hesper est posée, pourtant, une simple évocation peut lui faire perdre son calme, il s'agit de celle de son géniteur. Ce dernier est la honte de la famille Patil. Coureur de jupons, homme infidèle, séducteur et amateurs des pires vices, voilà le descriptif de ce père qu'elle a, pourtant, idéalisé durant des années. Personne n'a l'audace de prononcer le nom de l'être qui a détruit une famille à l'apparence si unie. Cette vérité, Hesper l'a apprise durant ses premières années à Poudlard, le père aimant s'est révélé être un homme trompant. La violence de ces révélations n'a pas été la pire épreuve de sa jeunesse, non, car outre ses tromperies à outrance, c'est lors de la sixième année de la jeune femme, qu'il prend l'affreuse décision de tout quitter. Renoncer à ses enfants, à sa famille pour se perdre dans les bras d'une douce inconnue plus jeune que lui. Ce départ, Hesper l'a vécu comme une trahison, un abandon de la pire espèce qu'il ne justifia même pas. Malgré cette histoire, la Serdaigle n'est toutefois pas proche de sa mère qui ne s'est jamais remise de cette trahison. La femme fière est devenue fantôme errant. Enfermée dans un silence sans fin, l'éducation de ses enfants est alors vite reléguée aux oubliettes, laissant Hesper gérer le quotidien dès son plus jeune âge, devenant mère avant d'être femme. La Serdaigle n'a pourtant aucun doute: son petit frère est sa version masculine et finira sans aucun doute dans la même maison qu'elle, la rendant plus que fière.

Récemment, son père l'a recontactée via une longue lettre où il s'excuse de son comportement et affirme avoir compris ses erreurs passées. Si Hesper hésite d'abord à lui répondre, comment ignorer un être que l'on a aimé ? Depuis, elle entretient des échanges secrets avec ce dernier, espérant que les propos de son géniteur ne soient pas de nouveaux mensonges et que son envie de réparer sa famille soit réelle et non prétexte pour récupérer un semblant de vie rangée. Douces illusions dans lesquelles elle se laisse bercer. Intellectuelle et possédée par un besoin de protéger le monde entier, son entrée chez les sceptiques est, à ses yeux, la continuité logique de son combat chez les résistants. Ceux qui tuent n'ont pas le droit de s'en sortir dignement et l'injustice qu'elle ressent lorsqu'elle croise d'anciens puristes à des postes haut placés lui donne des hauts le cœur. Quoi de mieux qu'un groupuscule pour lutter contre ça ?
Après tout, que pourrait-elle faire seule, une femme n'est jamais écoutée et sur ça, elle est résignée.