Hadès Lestrange

Hadès est né de l'union forcée de deux sang-purs. Destiné à être comme tous les autres, il a très vite montré un caractère parfaitement sournois. Manipulateur, joueur, il a pris l'habitude d'aller là où il a le plus à gagner. Dès son plus jeune âge, déjà, ses nourrices se sont enchaînées, ne supportant pas ce petit monstre qui leur jetait ce qu'il avait sous la main quand elles ne se pliaient pas en quatre devant ses caprices enfantins. Cela ne fut donc pas une surprise lorsque, à peine déposé sur sa tête, le choixpeau l'envoya à serpentard. Ce qui fut davantage surprenant fut ce qui le poussa, au fil du temps, à se rapprocher de certains lions. Traître ? Non, il répète sans cesse qu'il préfère connaître ses ennemis. Mensonge. Le brun a très vite compris qu'il n'avait aucun avantage à s'enfermer dans une case. De plus, il n'apprécie que peu ceux qui le poussent à mépriser pour un sang ou un rang de naissance, préférant favoriser leurs qualités, leur courage et leur loyauté. Mais ça, il aurait été bien fou de l'annoncer. Certains pourraient trouver cela déloyal d'aller là où le vent le mène, retirant ce qui lui plaît des deux côtés, lui estime qu'il survit ainsi. Bien que cela ait débuté comme un simple jeu, ce rôle, il a su le garder bien après sa sortie de Poudlard, allant jusqu'à se marier avec une femme qu'il méprisera dès leur première rencontre. Une maudite sorcière dont la beauté a su faire ployer de nombreux cœurs, le laissant, lui, insensible devant sa noirceur. A ses yeux, elle n'est qu'une sang pure, méprisante, hautaine. Écœurante. Pourtant, Hadès est un parfait joueur, un manipulateur hors pair et ce fut sans ciller qu'il lui donna un fils, après des années de mariage. Un merveilleux héritier, comme un cadeau pour ce mariage malheureux qu'il la force à supporter. La petite tête brune qui vit le jour fut, pourtant, un enfant heureux, choyé par des parents qui bégayaient devant sa douceur. A défaut de s'aimer, ils l'aimèrent lui, de tout leur cœur carbonisé.

Jusqu'à ce qu'enfin, Hadès ressente une émotion négative lorsque, suite à une mauvaise chute, son fils, Jacob, agé de trois ans seulement, perd la vie. Oublié l'homme qui agissait par plaisir, l'homme élégant est devenu colère. Haine. Brutalité. L'ignorance portée à son épouse devint rapidement violence. Pourtant à la voir ainsi, aussi détruite que lui, un attachement a su voir le jour, malsain, pervers, aimant. Amour ? Non, il ne connait point ce mot. Mais le brun s'attache, ressent la jalousie envers ceux qui osent déposer leur regard sur le visage de son épouse. Possessivité jamais ressentie qui l'envahit. Elle est tout ce qui reste de son fils. Avec elle il souffre et avec elle il vit. Habitué dans son travail à ne pas ouvrir la bouche et à garder une multitude de secrets, le brun n'exprime que très rarement ses émotions, si ce n'est avec elle. Pourtant, elle ignore tout de ce rôle qui a perduré après la fin de sa scolarité. L'homme joue un double jeu, s'en amusant, pour être certain de s'en sortir si une guerre éclate ou simplement parce que dans le fond, il a la conviction qu'il fait le bien, et ce même si depuis quelques temps, le Lestrange s'intéresse davantage à l'aube noire, méprisant cette organisation se basant sur la faiblesse des gens. Une chose est sûre, le brun agit pour lui, il suit ses convictions sans jamais penser à autrui et même s'il a aidé la résistance, il ne lui faudrait qu'un claquement de doigts pour qu'il retourne sa veste.

Depuis la fin de la guerre, Hadès a rejoint les Humanistes, poussé par sa femme, mais l'homme d'un naturel méfiant s'est assuré une place en compagnie des Sceptiques, s'amusant ainsi à faire perdurer son habituel double jeu. Qu'importe si les risques n'en sont que plus grands.