Gemma Boot

Gemma est née en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans, dans le quartier sorcier de la métropole. Issue d'une grande famille, dont l'ancêtre n'était autre que l'un des fondateurs de l'école de magie américaine Ilvermorny, l'enfant qu'elle était n'a pourtant jamais ressenti de pression face à cet héritage pourtant lourd. Bercée par les airs de jazz entonnés au crépuscule par les musiciens du quartier et par les berceuses de sa nourrice, cette dernière, sorcière également, prit l'habitude d'emmener la gamine Boot explorer le bayou, dans lequel elle lui apprenait à reconnaître les herbes magiques qui y poussaient, ainsi que de lui enseigner leurs vertus médicinales. C'est sûrement de ce rituel que germa son intérêt tout particulier pour la botanique, avant même qu'elle entre à son tour dans l'école de ses ancêtres. Gemma prit l'habitude de constituer des herbiers immenses, remplis de plantes plus farfelues les unes que les autres – ainsi que d'en concocter d'étranges mixtures qu'elle se plaisait elle-même à tester, ce qui lui valut plusieurs fois de contracter quelques maladies carabinées. C'était un drôle de bout de fille, Gemma ; un paradoxe franc constitué tout autant de douceur et de rêverie, mais aussi d'une intrépidité sans limites.

Brillante dès le début de sa scolarité, jamais ses professeurs n'eurent à se plaindre de la gamine Boot, dont l'acharnement à étudier redoubla encore d'intensité lors de sa quatrième année ; c'est celle où on lui apprit la mort accidentelle de Phaelis, son ancienne nourrice à laquelle elle était très attachée. Elle eut toujours le regret persistant de ne pas avoir pu lui dire au revoir convenablement, et résolut pour tout honneur en sa mémoire d'exceller à l'art que celle-ci lui avait appris : celui de la botanique, celui de la médico-magie. Son zèle devint alors presque maladif, et Gemma réussit au terme d'efforts colossaux à devenir la plus jeune médicomage de l'Hôpital Sorcier de New York – et ce malgré son statut de femme. Cependant, il ne fallut pas longtemps pour que les remarques misogynes de la part de collègues et de patients ne vienne au bout de sa patience pourtant légendaire, et qu'elle n'émette le souhait d'être mutée au service des recherches poisonnologiques de l'institut. Là, exemptée des contacts sociaux qui pourrissaient l'amour qu'elle portait à son travail, elle parvint à s'épanouir pleinement, et à trouver le juste équilibre au sein de son caractère, entre douceur et acharnement, intrépidité. C'est qu'il n'est pas rare voyez-vous que, de la même manière qu'au temps de son enfance, Gemma ne teste ses propres remèdes et poisons sur elle-même, au lieu d'utiliser les cobayes usuels ou elfes de maison. Un brin suicidaire, la jeune Boot ? Pas vraiment ; disons plutôt qu'elle n'a pas froid aux yeux, et que le danger n'est pas une chose qui puisse réellement l'effrayer. La mort non plus d'ailleurs, ou du moins pas la sienne. Celle des autres, c'est une autre affaire. Et c'est d'ailleurs cette même intrépidité qui la poussa à s'intéresser au dossier d'une drogue qui, paraissait-il, faisait des ravages en Europe : le Desparatium, liqueur hautement addictive dont on n'avait trouvé aucun substitut à ce jour afin d'en combattre l'aspect dépendant des patient. Alléchée par ce nouveau challenge, Gemma écrit à l'hôpital Sainte-Mangouste qui accepta avec empressement sa venue, ainsi que son installation au sein de leur centre de recherches. Elle découvrit alors l'Angleterre et Londres, et malgré son mal du pays léger, la sorcière resta fidèle à elle même en se plongeant corps et âme dans l'élaboration d'un remède a cette potion de mort – du moins, à son addiction.