Fay MacLaggen

Angleterre, fourmilière londonienne. En ce mois de mars, c'est un mistral ô combien délicat qui couvrait le bourg britannique ; laissant à des géniteurs le bonheur de se voir offrir leur première progéniture. Fay Astrid Mclaggen — un prénom, un patronyme. Une entité, un caractère bien trempé. Au fur et à mesure que les années venaient à défiler, c'est d'une contenance bien innovatrice que s'affubla la fille Mclaggen ; elle qui n'était qu'un garçon manqué. Car, si sa douce matriarche avait toujours fait en sorte de la pouponner d'un draps de soie rosé, il n'avait fallu guère de temps à la principale concernée pour développer cette attitude qui était désormais sienne. À l'aube de sa prime jeunesse, Fay était bien loin de dépeindre une demoiselle aux manières exquises ; elle qui riait à gorge déployée dès qu'elle en avait l'occasion. L'artifice n'était pas une chose qu'elle chérissait, elle qui préférerait être véritable en tout point — au dam de ses parents qui rêvaient de la parfaite fillette. Elle n'était en aucun cas délicate, en aucun cas gracieuse ; et son élocution créait des grincements de dents à son entourage.

Impulsive, la jeune femme prenait bien trop souvent ses décisions sur un simple coup de tête. Difficile était de lui faire démentir de ce qu'elle voulait, la concernée se révélant aussi têtue qu'une mule. Et, alors que les jeunes femmes de son âge cherchaient à se faire une place admirée dans la société, c'est un tout autre chemin qu'elle emprunta.

Le quidditch ; une passion qui coule en ses veines et artères. Un monde masculin, selon ses parents. Un monde de brutes et de coups bas, une performance bien trop physique pour la petitesse de son être. Cependant, il valait mieux se méfier de Fay — elle qui n'était en aucun cas la chétive enfant que l'on pourrait croire. Armez cette dernière d'un balai, et elle deviendra la meilleure batteuse que sa maison n'ait jamais connu. Donnez-lui quelques mois, et elle se verra offrir le rôle de capitaine ; guidant toute cette petite armada vers la victoire. Car, si le minois de la douce enfant reste séraphique et ô combien agréable à regarder, il suffit que ce simulacre séraphique ouvre la bouche pour comprendre qu'elle n'est en aucun une fille comme les autres. Bruyante, malicieuse, calculatrice — c'est une couleuvre qu'est pourtant cette lionne. Prête à rugir, prête à sortir les griffes. Fay n'est qu'une petite peste, une gamine aux pensées sardoniques qui n'hésitera pas à user de ses poings si besoin est. Elle ne désire que s'amuser, elle ne désire que vivre ; croquer à pleines dents cette expérience qu'est la vie. Elle n'est pas calme, elle n'est pas mélodieuse. Elle n'est pas arachnéenne, elle n'est pas une exquise. Elle n'est que tempête, prête à tout retourner sur son passage ; et qu'importent les dommages collatéraux.