Eudora Bleltchley

Eudora est née dans une famille qui se prétend être de sang-pur, tout en ayant quelques cadavres moldus dans la branche familiale. Outre ce désir de déclarer la pureté de leur sang, ils peuvent également se vanter d'être incroyablement banals. Leur fortune est là, sans être pour autant démesurément développée, accordant à la jeune fille une enfance relativement aisée. Fille unique et désirée pendant des années, ses parents accèdent ainsi au moindre de ses souhaits en un claquement de doigts, en un petit mot, un simple murmure. Trop simplement, certainement. Malgré cette enfance pourrie gâtée, la tête rousse reste pendant un temps une enfant étonnement calme. Ni hautaine, ni capricieuse, ni désagréable ou encore moins boudeuse. Le calme avant la tempête. Sa rentrée à Poudlard est un tournant dans la vie de la jeune femme. Placée à Serpentard, elle se lie d'amitié avec quelques élèves aux idées bien tranchées. Prônant la supériorité des sangs purs et la faiblesse des autres, encensant Grindelwald constamment. Celle qui fut éduquée avec l'idée que chaque être grandit sur un pied d'égalité vit son ouverture d'esprit se réduire petit à petit.

Les années passent et ses idées deviennent plus tranchée, créant une rupture, un fossé entre elle et ses parents. Ces derniers peinent à comprendre son revirement et ils sont dans l'incapacité de la faire changer d'avis. Comment peut-on commencer à être intransigeant quand il n'a jamais été question d'imposer quoi que ce soit ? Alors bien vite ils renoncent. A l'idée de la changer, pire encore, à l'idée de s'occuper dignement d'elle. Au lieu de tenter de lui inculquer une autre vision que celle de ses camarades, ils se perdent à travers un silence pesant, leur abandon dans l'éducation d'Eudora la pousse alors à se construire une carapace des plus épaisse. Persuadée que ses parents se trompent et sont sur le mauvais chemin, elle cesse petit à petit de leur adresser la moindre parole, préférant le mépris.

La prise de pouvoir de Grindelwald au ministère de la magie est un tournant dans sa vie. Bien vite, les mots ne suffisent plus, ce sont les actes qu'elle cherche avec avidité. Elle veut être utile, être considérée comme davantage qu'une enfant a la langue acérée. Elle se veut à la hauteur de cet être qui dirige désormais le monde magique. Quitte à perdre pieds. Trop jeune, trop faible, elle n'a aucune utilité aux yeux des puristes, ce qui ne l'empêche pas de se prétendre importante. Prête à tout pour marquer et attirer l'attention des gens sur sa personne, elle n'a aucune hésitation quand il s'agit de dénoncer ses parents aux autorités. Enfermée dans l'idée qu'elle est dans le droit chemin, elle n'hésite pas à affirmer à chacun son attachement au mage noir et sa supériorité. Elle est de ceux qui font la loi et qui se vante d'avoir toujours su qu'il réussirait. Petit à petit, elle se fait un nom, et est enfin reconnue pour sa cruauté. La garce aux mots crus se fait plus brutale dans ses attaques. Insouciante ou tout simplement stupide.

La fin de Grindelwald achève cette jeune femme pleine de fierté. Incapable d'y croire, elle met un certain temps avant d'accepter l'affreuse vérité. Enfermée dans la chambre de sa demeure familiale, elle frôle les murs, et les échanges avec ceux qu'elle nomme ses géniteurs se font impossibles. Faisant partie de cette génération qu'on dit innocente à cause du jeune âge, elle ne subit que peu de conséquences pour les actes commis lors du dernier mois de sa cinquième année. Caractérielle, instable, engagée, la demoiselle à la longue chevelure reste déterminée à faire payer ses ennemis jurés. Est-ce pour ça qu'elle creuse autour de quelques murmures entendus aux détours d'un couloir ? Intriguée par ce nouveau groupuscule attirant quelques anciens puristes, Eudora est déterminée à en apprendre d'avantage, voyant à travers eux un nouvel objectif, un nouveau combat à mener pour conduire à la purification du sang. Elle rejoint finalement l'organisation suite sa rencontre avec Alastor Byrthe, qui devient son mentor. En plus de rejoindre sa campagne ministérielle, elle se rapproche de cet homme qui semble posséder toutes les qualités qu'elle recherche. Bien que son amour pour lui soit à sens unique, elle ne lui en tient pas rigueur. Sa mort la pousse à devenir plus active chez les Humanistes, cherchant à tout prix à combler le vide dans son coeur.