Desmond Crabbe

Tout le monde s'accordera à vous le dire, Desmond Crabbe a un sérieux problème d'ego. Pas étonnant lorsque l'on sait que son enfance et son adolescence ont été bercées par cette tendre litanie : « Desmond, tu seras le roi du monde, ou alors tu ne seras rien ». Très tôt dans l'existence, il a été obligé de se hisser à la hauteur des attentes de Randull Crabbe, son oncle – également devenu son beau-père à l'aube de ses sept ans. En effet, si les Crabbe mettent tant d'acharnement à garder la face en public, c'est pour effacer des mémoires l'humiliation qu'a connu la famille des années plutôt ; lorsque le père de Desmond a quitté sa femme et son fils pour une moldue espagnole, disparaissant complètement de la surface de la terre. Un scandale qui a conduit la famille Crabbe a être retirée du registre des Vingt Huit Sacrés, liste des plus nobles familles de sang pur. Combien de fois Desmond a-t-il entendu Randull jurer au nom de Merlin que s'il remettait un jour la main sur son frère cadet, il le tuerait de sa propre main ? Desmond n'a jamais douté une seule fois de la véracité de ses propos. C'est une certitude à ses yeux, le fondement de son existence : si son père se remontre un jour chez les Crabbe, c'est la mort qu'il trouvera. Profondément terrifié par son oncle, il fait son possible pour ne jamais le contrarier, se pliant à toutes ses volontés sans jamais rechigner, s'acharnant à devenir sa parfaite copie. Plus facile à dire qu'à faire. A Poudlard, il tente de se comporter comme un homme digne et important, mais son arrogance sans limite lui joue des tours. Il parle beaucoup, Desmond, c'est là l'un de ses innombrables défauts. Sa peur d'échouer à obtenir une place sur l'échelle sociale le conduit à en faire trop, beaucoup trop. Difficile d'obtenir le respect des autres lorsque l'on passe son temps à se vanter d'exploits impossibles, à crier sur tous les toits que les gens le vénèrent et sont à ses pieds, à quel point il est le meilleur et que le monde entier grouille de vermine qui ne lui arrivent pas à la cheville.
Peu apprécié par les autres, et à peine considéré comme digne d'intérêt par ses confrères au sang pur, Desmond est imbuvable, de ceux qu'on évite avec soin et qui fait lever les yeux au ciel. Pourtant, il est loin d'être bête ; à l'époque, il a été envoyé à Serdaigle pour sa grande ingéniosité et son esprit vif. Il sait analyser toutes les situations et c'est pour cette raison qu'il parvient toujours à s'en sortir indemne lors de confrontations avec son oncle violent... enfin, presque toujours. Certaines parties de son corps, lacérées par des coups de fouet (qu'il cache habilement) témoignent de la brutalité qu'il recevait étant enfant, pour chaque petite erreur. « C'est comme ça qu'on apprend à devenir quelqu'un, Desmond ». Le traumatisme d'une vie passée à éviter les coups est encore profondément ancré dans sa peau, même s'il a depuis longtemps quitté la maison de son oncle. Il a beau être un homme arrogant, hautain, intrépide et sûr de lui, il y a encore en lui le fantôme d'un enfant recroquevillé sur lui-même, pâle comme la mort, terrorisé à l'idée de subir les foudres de son oncle. Cette "éducation à la dure" l'a conduit à devenir quelqu'un qui ne laisse aucune place aux sentiments ; il ne connait pas la gentillesse, le don, le partage. Il n'a pas vraiment d'amis, n'en désire pas. Pour lui, la seule façon de trouver sa place est par le biais de la violence. Après tout, les monstres engendrent les monstres, pas vrai ?