Augusta Longbottom

Shanks, nom murmuré dans les couloirs abandonnés, sang meurtrier, presque oublié. La beauté de leurs traits suffit et purifie leurs âmes damnées, manipule les plus grands et enchante les plus pauvres. Ici l'histoire de Johanna, cette si jolie rose délavée qui renferme un sombre secret. Membre d'un lignée souillée, réceptacle d'un terreux secret; sa mère a déjà tué. Des non-majs, des moldus, des mécréants pour qui on ne peut avoir de pitié. Eleanora Shanks, la tueuse, celle dont la tête est mise à prix. On veut la récupérer, mort ou vive, simplement pour lui faire regretter son affront. On imaginait alors déjà toute tracée la fatalité de cette gamine échouée : être un abandon ou un affront à la société. Pourtant, contrairement à ce que lui dictait sa raison, Eleanora la laissa en bonne compagnie, dans les mains de certains de ses amis. Ou plutôt famille, cachée, tout comme leurs nombreux secrets. Sorciers anglais qui pourrait lui offrir une vie, une différente, loin de la fuite et de la mort qui lui colle aux cuisses. Le secret sur son nom caché? Il sera bien préservé par ses gardiens, enfermé avec elle dans sa cage dorée. Sur la réputation des Parkinson, si un jour il venait à se savoir que Johanna n'était pas un membre direct de leur famille, ils feraient déchaîner leur colère sur les sept enfers, les rares au courant avaient alors tout intérêt à devenir les gardiens les plus acharnés du secret. L'aristocratie a ses mystères que le public ignore mais dont les rumeurs finissent toujours par se fissurer, se craqueler juste assez pour attiser la curiosité. Alors, même si jamais quelqu'un ne s'était approché de l'ignoble vérité, la caste sociale dans laquelle les Parkinson évoluaient l'avait forcément remarqué, l'apparition mystérieuse de Johanna alors qu'aucune grossesse n'était annoncée su éveiller des soupçons que certains n'ont pu s'empêcher de laisser traîner. Johanna ignore la vérité, pourtant elle se doute, suspecte, fouille, sans jamais apposer sur ses questions le doux murmure des réponses. Malgré son ignorance, le prix de son nom, elle doit le payer. Méprisée par sa sœur qui ne comprend pas son apparition soudaine, elle qui était la favorite. Méprisée par sa cousine qui ne cesse de lui indiquer qu'elle n'est pas des leurs, Johanna est devenue la rejetée quand, de ses parents adoptifs, elle en est la préférée. De cette position d'adorée posée sur un piédestal ne put en découler autre chose qu'un caractère de sale gamine pourrie gâtée, au final, une Parkinson même si elle n'en a pas les traits ni les attributs du sang. Pour les apparences, ils ont passé une alliance, tout pour la convenance, les quatre membres de la famille en parfaite correspondance. Pour le public, ils s'appliquent à paraître soudés, mais dès qu'ils ont le dos tourné, ils réapparaissent tels qu'ils sont réellement : désuni. A sa rentrée à Poudlard, Johanna rejoignit les rangs des vipères sans que le doute n'ait jamais été permis sur ce placement en ses onze années d'existence. Au sein de cette nouvelle microsociété, elle joue à la petite poupée enfiellée avec frivolité. Elle a cette réputation de gamine malavisé capable de vous décapiter si vous lui manquez de civilité. Elle aspire publiquement à la réussite de la campagne menée par Grindelwald, cependant, cela reste peu étonnant lorsque l'on connaît l'intérêt de ses parents et l'hostilité de sa mère envers les moldus. Être la petite préférée dans une famille traditionnelle vivant encore avec des traditions du passé inclue forcément des déboires incontournables auxquelles Johanna se doit de se plier si elle souhaite garder cette place de privilégiée.