Alexander Barjow

Alexander a le sang plus froid qu'un reptile. Il n'aurait pas pu trouver meilleur emblème que le serpent des vert et argent ; de sa présence émane une sereine quiétude, une placidité toute mesurée. Non pas qu'il se fiche de quoi que ce soit, ni qu'il donne cette impression, disons plutôt que rien ne semble jamais l'affecter outre-mesure. « Il y a toujours une solution à tout », un credo qui lui sied comme un gant. Alexander, il trouverait le moyen de garder son calme légendaire même coincé dans un incendie dévastateur ou piégé au beau milieu d'un champ de bataille sanglant ; parce que s'il y a une chose en ce bas monde que son père lui a toujours répété, c'est que garder la tête froide est le seul moyen de sauver sa peau. Alastair Barjow a davantage fait office de mentor que de père pour son héritier, mais des deux géniteurs, il est indéniablement celui qui s'en est le plus occupé ; et malgré tous les sentiments conflictuels qu'il peut bien ressentir à son égard, Alexander sait qu'il lui doit tout. S'il deviendra quelqu'un, si son futur s'annonce si prometteur, c'est grâce à son éducation et ses conseils. Alexander n'a jamais vraiment eu le temps d'être un petit garçon, mais en vérité, peut-être n'a-t-il jamais voulu en être un. Il y a toujours eu chez lui ce besoin de reconnaissance dans les yeux des adultes, cette envie irrésistible de les impressionner. « Quel enfant précoce ! » ; l'une des nombreuses remarques sur son intellect qui le gonflaient d'une fierté sans nom. Il y a toujours voulu faire comme les grands, le gamin. Se sentir grand. Il veut faire comme son père : avoir assez de pouvoir pour contrôler les gens comme des marionnettes. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est en bonne voie d'y parvenir. Préfet Serpentard de Poudlard, Alexander règne tranquillement sur le château, armé de son plus beau sourire de gendre idéal. Ambitieux ? Oui, mais aussi et surtout prudent. Il a assez de jugeote pour tisser sa toile discrètement, tout en s'attirant la sympathie, comme un véritable politicien. Il en existe, mais peu de personnes peuvent se vanter d'avoir totalement résisté au charme qu'il dégage ; aimable avec tout le monde, il a souvent le bon mot pour s'attirer leur sympathie. Il lui arrive de feindre des amitiés ou des sourires pour arriver à ses fins, mais Alexander n'est pas dépourvu de coeur. Il a de véritables amis, qu'il aime sincèrement, (même si c'est à eux qu'il le montre le moins), et c'est peut-être là son plus grand atout. Mais aussi son talon d'Achille. Alexander a tendance à se montrer déraisonnablement cruel, voire psychotique, quand quelqu'un blesse ses proches. Dans ces moments-là, adieu le beau sourire enjôleur, faites place à Mr Hyde. On ne devinerait jamais qu'il peut avoir la baguette facile, même pas en croisant son regard profond comme le néant, parce que son sourire et son flegme n'ont aucun mal à l'effacer. C'est peut-être ce qui le rend si dangereux - et ce pourquoi certains des membres d’organisations puissantes qui le croisent au Ministère s'intéressent tant à lui.